Mercredi matin, dès l'arrivée à l'aéroport de Milan Malpensa, le spectacle laissait comprendre sous quel signe allait se placer cette semaine de la mode printemps-été 2012. Tandis que des chauffeurs, écriteaux à la main, attendaient des mannequins blondes et filiformes à la sortie de leur avion, les manchettes des journaux nationaux évoquaient la question de la dette italienne, la note dégradée et la situation catastrophique de Silvio Berlusconi. Cette conjoncture, les marques de mode, fleurons de l'économie nationale, ne peuvent l'ignorer. Mario Boselli, président de la Camera Mode milanaise, le syndicat des entreprises de prêt-à-porter, a récemment déclaré que les derniers mois avaient été «critiques».
Cette crise, Frida Giannini, chez Gucci, fait tout pour la conjurer, la repousser. La marque, qui fête ses 90 ans, avec notamment l'ouverture d'un musée la semaine prochaine à Florence, semble vouloir prouver sa résistance, quelles que soient les circonstances économiques. Sur le podium des locaux de la griffe, sur la majestueuse Piazza Oberdan, défilent des filles dorées, pailletées et, des robes aux chaussures en passant par les accessoires, tout scintille. Les franges et les motifs arts déco rappellent les tenues des flapper girls, ces filles qui, dans l'Amérique des années 20, d'avant le krach, scandalisaient par leur liberté de mouvement et de comportement. Les robes tombent juste au-dessus du genou, et sont tour à tour strictes ou vapo