On l'aura compris, la crise s'invite partout en Italie. Des conversations de comptoirs aux écrans de télévision qui passent en boucle des images de marchés en récession, et jusqu'aux rangs des défilés. Ainsi, pour ce deuxième jour de la semaine de la mode milanaise, les rédactrices et les acheteurs commentent tous son premier effet concomitant, soit la décision prise par Domenico Dolce et Stefano Gabbana de ne plus organiser de défilés pour leur ligne D&G. Les deux créateurs ont fait savoir, par communiqué de presse, que leur griffe, labellisée jeune et sport, cessera à l'avenir de monter sur les podiums pour des raisons financières, et intégrera désormais la marque originelle, Dolce & Gabbana. Pour cette dernière collection, le tandem revisite son vestiaire traditionnel. Les filles avancent sur le podium dans des jupes à volants et des robes vaporeuses - les foulards de soie étant le thème de la collection -, dans des tons fleuris aux imprimés qui évoquent l'ère de Gianni Versace, impression accentuée par la quincaillerie dorée que les mannequins portent autour du cou. A la sortie du défilé, une rédactrice prend une pose très affectée à propos du «drame» vécu par «Domenico et Stefano» tandis qu'une de ses consœurs, plus Cassandre, lui rétorque d'un très sec : «Et ce n'est que le début.»
S'il est une entreprise - et c'est bien la seule - qui ne connaît pas la crise, c'est Prada. La marque connaît, depuis son int