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Zip codes en ville

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Prêt-à-porter. Premiers shows des collections printemps-été 2012.
Lors du défilé de Felipe Oliveira Baptista le 28 septembre 2011 à Paris. (REUTERS)
publié le 29 septembre 2011 à 0h00
(mis à jour le 29 septembre 2011 à 13h28)

La mode n'est pas qu'une affaire de chiffons. Ce monde a priori superficiel peut aussi se mêler de politique. Hier, au deuxième jour des défilés de prêt-à-porter printemps-été 2012, la jeune Limi Feu levait son poing sous une banderole blanche. La créatrice japonaise, qui montre ses collections à Paris depuis plusieurs saisons, ne réclamait pas de postes ou de budgets supplémentaires. A l'image de son compatriote, l'écrivain Haruki Murakami qui vient de sortir en France son best-seller 1Q84 (2 millions d'exemplaires vendus au Japon), elle souhaite exorciser les événements cauchemardesques qu'a traversés son pays. Murakami écrit un roman d'anticipation, Limi Feu apostrophe, au gros feutre noir sur banderole blanche, les meilleurs docteurs de la planète : «Pour leur avenir, les enfants du Japon ont besoin de vous !» Le sérieux de son engagement n'a pas empêché la fille de Yohji Yamamoto de se plonger dans l'insouciance du rockabilly. Desserrant ses habituels codes du noir et blanc, la créatrice s'aventure dans des satins jaunes et bleu électrique, peinturlure de rose ardent les coiffures coquées. Les modèles portent tatouages et piercings, l'une twiste même sous les sunlights. Une audace à la mesure de la démarche souvent mécanique des mannequins à qui on interdit parfois de sourire.

Sans doute Dries Van Noten réalise-t-il, en une collection, le désir fou et si partagé de lier la sauvagerie de la nature à la beauté des villes