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Libération

Stella McCartney, pop star

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Prêt-à-porter. Suite des défilés parisiens pour les collections printemps-été 2012.
publié le 4 octobre 2011 à 0h00

Dior n'ayant toujours pas de designer en chef, on parie que Riccardo Tisci, chez Givenchy, serait prêt à s'emparer du trône laissé vacant par Galliano si l'hypothèse Marc Jacobs, qui pour l'instant tient la corde, tombait à l'eau. Tisci a pour lui le talent, inédit, de créer des vêtements portables à l'extravagance mesurée et la capacité, déjà ancienne, aux éclairs de génie dopés par l'immodestie. Devant un parterre de stars incongrûment mélangées (Juliette Binoche et Jared Leto d'un côté, Amanda Lear et JoeyStarr de l'autre), Tisci a remisé son goût pour le gothique empreint de religiosité, ses imprimés panthère et son imagerie SM supra-luxe. Au profit de quoi ? De leggings nude et zippés, de vestes cintrées prolongées dans le dos par une liquette en pointe, de mini-robes faites de transparence et pastilles noires comme une peau d'écaille, et de lourds pendentifs avec une dent de requin oversize - ce qui rappelait à l'assemblée extatique que le bling-bling, utilisé avec malice, peut aussi s'avérer un truc drôle et chic.

S'il devient plus accessible, voire commercial (c'est quand même Gisele Bündchen qui fermait le show : signal fort de volonté d'hégémonie sur le glamour planétaire), le designer reste un puriste quant à la musique : on frissonna à l'écoute de Dead Can Dance, puis d'un remix du duo italien Discodromo dont la tribal house poisseuse sonnait très «tiscienne». Pour la minute «splendeurs et vanités de la mode» : bravo à l'arrivée