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Libération

Chanel, le chant des sirènes

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Prêt-à-porter. Suite des défilés parisiens printemps-été 2012.
publié le 5 octobre 2011 à 0h00
(mis à jour le 5 octobre 2011 à 15h01)

Des méduses géantes, des coraux XXL, un hippocampe de la taille d'un cheval, la faune et la flore océanique disposée sur une immensité de sable blanc… Pour le show Chanel, le Grand Palais s'était transformé en grand fond marin. Dans la vision de Karl Lagerfeld, les abysses subaquatiques ne sont pas condamnés à l'obscurité mais inondés de lumière blanche. Le couturier nous confiait qu'il aimait par-dessus tout «plonger dans les profondeurs de [son] imagination». De ce voyage intérieur, il a rapporté des dizaines de perles. Les broderies de Lesage comme autant de minuscules billes nacrées ou argentées s'incrustaient sur les tops. Des circonvolutions de dentelles habillaient les robes, telles de microbarrières de corail. Un top en ciré transparent imprimé d'algues semblait danser sous la houle. Le ballet des mannequins, surfant sur un remix très subtil de la Walkyrie de Wagner, procurait cette étrange (et très agréable) sensation de se trouver face à une assemblée de sirènes. Chaussées de bottines argentées, l'épine dorsale soulignée par des pastilles nacrées collées sur la peau, les filles arboraient avec naturel des tops en mousse de dentelles couleur corail avec un short en cuir noir. Un perfecto s'accordait sur un short saumon. Comme toujours chez Chanel, le thème affiché n'est jamais pris de manière littérale, il n'est qu'un point de départ vers autre chose. Ce qui fut fait au terme du défilé, quand Florence Welsh (de Florence and the Mac