Comment relancer une marque mythique des années 60 incarnée par un couturier non moins charismatique ? Dans l’imaginaire collectif, Paco Rabanne évoque inévitablement les robes révolutionnaires en métal portées par Jane Birkin, mais aussi un homme se perdant dans des délires prédictifs sur les plateaux télé des années 90. Une griffe au capital de sympathie énorme mais brouillée par les ondes paranormales.
«Paco Rabanne porte depuis toujours dans son ADN l'audace, explique Vincent Brun, nouveau directeur général mode et accessoires. Mais cet héritage fort comporte un risque : tomber dans le piège du tout métal.» Pour le premier show de la marque après des années loin des podiums, le piège a bien failli se refermer. Beaucoup, beaucoup de métal pour cette inaugurale collection présentée mardi au Centre Georges-Pompidou. Mais le nouveau directeur artistique, le couturier indien Manish Arora, réinvente le style avec intelligence et connivence (lire ci-contre), malgré quelques visibles dérapages.
Le défi était de taille. Donner suite à un style inimitable, fortement marqué par son époque. Depuis 2006, la mode Paco Rabanne n'existe plus. En 1999, le couturier fondateur est victime d'un épisode Melancholia. Comme dans le film de Lars Von Trier, il prédit que la station Mir va s'écraser sur Terre. Le monde continue de tourner, il prend le large en Bretagne, où il vit désormais, s'adonnant à la peinture et oubliant la couture.
Quelques successeurs tentent de re