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Peter Philips, plein fards

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Il est aussi sérieux que fantaisiste, capable d’inventer des trompe-l’œil de Mickey comme de veiller sur la beauté chez Chanel, dont il dirige la «création maquillage». Pour «Next», Peter Philips a sorti blush et vernis, et révélé (presque) tous ses secrets.
(Craig McDean)
publié le 3 décembre 2011 à 15h42
(mis à jour le 12 décembre 2011 à 12h36)

Dans les locaux modernes de Chanel, à Neuilly-sur-Seine, son antre est une immense pièce blanche moquettée de blanc dont les vitres panoramiques ouvrent sur Paris. Assis derrière un long bureau noir, il a cet air légèrement teinté de cool que promènent tant d’hommes, désormais : une barbe de deux jours, impeccable, et pas de dress-code contraignant auquel son titre, «directeur de la création maquillage de Chanel», pourrait l’obliger. Juste une chemise (blanche), des jeans, des souliers sombres.

Son job a pu être qualifié de «plus convoité de l’industrie cosmétique», Peter Philips, 44 ans, qui l’a obtenu en 2008, n’en fait pas tapage. Il est une sorte de «Tintin du make-up» qui partage avec le héros de BD, outre la nationalité belge , houppette blonde, humilité, humour, et un enthousiasme presqu’enfantin à son métier. Tout en jouant avec le petit robot Chanel fait de bâtons de rouge à lèvres, fards à paupières etc., qu’il a construit un jour d’amusement (robot qui fut ensuite le héros d’une publicité de la marque), il raconte avec un léger accent (il est flamand) de quoi sa vie est faite.

Drôle de vie, comble du superficiel ? Peut-être. Sauf qu'il faut être sérieux pour répondre à des équations aussi déroutantes que : «De quelle nuance infime sera le prochain vernis à ongles» ? «Comment donne-t-on l'impression du noir ?» Ces équations, de surcroît, représentent une confortable partie du chiffre d'affaires de Chanel. Des trois créateurs maison (Karl Lagerfeld p