Aen croire le décorum (une allée de marbre de la Sorbonne, avec un immense tableau noir griffonné à la craie en fond de podium), on se serait attendu à ce que Stefano Pilati, pour Yves Saint Laurent, présente une collection de sages panoplies d’étudiant. Grosse erreur. De la même manière qu’on a appris que les mots inscrits au tableau n’étaient pas extraits d’un manuel de littérature mais d’une interview d’Andy Warhol, on a constaté que l’uniforme preppy, revu et corrigé par Pilati, pouvait franchement s’encanailler.
Creepers à grosses brides argentées, pantalons feu de plancher et cols en fourrure : voilà de quoi fouetter le blazer d’écolier et le manteau officier. Sans parler du cuir (décidément inévitable l’hiver prochain), qui s’invite sur un coude ou une épaule, avant de vampiriser l’entière silhouette. S’afficher dans des vêtements parfaitement construits tout en gardant sa vibration grunge ? C’est possible, semble dire Stefano Pilati qui, au cas où le message ne serait pas assez clair, en remet une couche avec un pull noir au gigantesque motif de lame de rasoir. Voilà. De cette collection tout en noir, blanc et gris, on retient l’implacable efficacité. Ainsi qu’un détail qui, il faut bien le dire, laisse un peu circonspect : l’avènement de la pochette en cuir pour homme. Pas l’étui à iPad, non, la vraie pochette du soir… Mais après tout, pourquoi pas ?
Vendredi après-midi à l’Ecole des beaux-arts, Kris Van Assche a voulu montrer que l’on peut tout faire vêtu d’un costum