Silhouette gracile. Jean. Pull gris. Baskets. Maxime Simoëns a 27 ans, et l’air d’en avoir dix de moins. Mais qu’on ne croie pas avoir affaire à une petite chose fragile. Le QG de sa marque, où il nous reçoit, donne le ton : un espace blanc silencieux, des portants rangés contre les murs, rien qui ne dépasse. Simoëns file droit - au but.
Avec sa gueule d’ange bien ciselée, ses grosses montures noires et, surtout, sa notoriété précoce, on le compare en permanence au jeune Yves Saint Laurent. A la longue, cette formule de journalistes pourrait bien commencer à l’agacer. Alors, on parle de lui.
Le moins qu'on puisse dire, c'est que Maxime Simoëns n'est pas un enfant de la balle. Mère infirmière, père industriel et détenteur, ça ne s'invente pas, du brevet d'un système de nettoyage à air comprimé des silos à grain. «Des parents pas arty, mais tolérants», précise-t-il - d'ailleurs les silos paieront le premier défilé. Seul bémol : l'école dans laquelle ils l'envoient, une institution catho, avec prière chaque matin. Mais le sacerdoce a du bon, puisqu'il lui donne des envies d'évasion. Tout y passe, piano, peinture, et surtout théâtre. Il se voit bien réalisateur, s'inscrit dans une école de cinéma, en ressort aussi sec, pas convaincu d'être à sa place.
Le déclic mode qui suivra est, il faut bien le dire, un peu kitsch. Paris Bercy, 2001 : il a la révélation devant une Madonna qui se trémousse toute de Jean Paul Gaultier vêtue. Ce même Jean Paul chez qui Simoëns, une fois so