De Milan à Paris, les hommes ont marché au pas. Il s'agissait de collections d'hiver, ce qui signifie évidemment du couvrant, du chaud, du manteau, du sombre. Mais un hiver option nuit polaire, quand le soleil ne se lève pas, que tout est combat. Presque une métaphore d'un style Jean-Pierre Melville mâtiné de post-Fukushima, post-printemps arabe, post-Anonymous, post-Drive : comme si, d'avoir traversé 2011 dans le fracas et les coups de tonnerre, les créateurs alternaient entre un retour aux sources intemporel, rassurant (l'allure «gentlemen»), et un modernisme d'assaut (l'allure «guerrier-survivor»). Passage en revue.
Militaire
Chez Dior Homme, Kris Van Assche a urbanisé l’uniforme et fait parader des mannequins disciplinés. On aurait cru une version luxe du défilé du 14 Juillet, avec le président (Bernard Arnault, flanqué de ses enfants, Delphine et Antoine, nouveau patron de Berluti) occupant la tribune en maître. Une question nous taraude : l’indomptable JoeyStarr, qui badinait au premier rang (et ne s’est pas montré très réglo sur l’horaire du show) sera-t-il enclin à adopter ce nouveau dress code ?
Même ambiance chez Adam Kimmel, mais version US (lire page VII). Pour sa nouvelle collection, le designer new-yorkais convoque l'imaginaire de l'Air Force des années 70. Les vestes de pilote sont omniprésentes, les lunettes d'aviateur de rigueur. Et les garçons si bien coiffés que c'en est inquiétant.
Prada aussi lorgnait vers l’univers martial