«Tout va très bien, Madame la marquise», prétend la chanson. Alors que la Fashion Week automne-hiver 2012-2013 a démarré mercredi à Milan, le milieu de la mode italienne veut rassurer et montrer aux acheteurs et journalistes que rien ne pourrait entamer son panache en dépit de la sinistrose et de l'incertitude ambiante(lire ci-contre).Ainsi, petit symbole, certains défilés sont organisés dans le majestueux Castello Sforzesco, construction lombarde dans l'ouest de la ville.
Chez Gucci, qui ouvrait le bal mercredi, la directrice artistique, Frida Giannini, a compris qu'en temps d'instabilité, le mieux est de retourner à l'élégance classique, au glamour, à l'opulence. Les tops sont transparents, les pantalons en soie, amples. Les filles portent des sacs et des guêtres en croco. Cuir, velours, fourrure se mélangent. Mais si cette lecture du chic penche vers un romantisme très XIXe, elle n'est pas fleur bleue pour un sou, comme en atteste la bande-son, très baroque. Les couleurs varient entre vert sapin, marron foncé, bleu navy et surtout burgundy (comprenez bordeaux foncé dans le nuancier fashion). L'allure est martiale, les vestes militaires sont retravaillées et de solides bottes équestres agrémentées de talons. Les robes du soir en tulle sont entrelacées de broderies et de motifs floraux, et un manteau est décliné en plumes brillantes (idéal pour une soirée à thème «oiseaux de nuit»). Gucci propose une vision très