En quelques années, un nouveau genre de créateur s’est fait une belle place dans les maisons de mode. Et ce nouveau genre se résume en quelques mots-clés: femme, hétérosexuelle, blanche, discrète, britannique, quadragénaire.
Dans cette catégorie, se détachent Stella McCartney, Sarah Burton (à la tête de la griffe Alexander McQueen), Phoebe Philo (chez Céline) et Clare Waight Keller (en charge de Chloé).
Clare Waight Keller, en clair
Depuis mai 2011, cette brune souriante à la peau translucide est en charge de la direction artistique de la marque française fondée par Gaby Aghion en 1952, et aujourd'hui propriété du groupe suisse Richemont. Dans une salle des locaux parisiens de Chloé, aux murs couverts de croquis et d'images qui lui ont servi d'inspiration pour le défilé programmé lundi 5 mars, Clare Waight Keller définit l'esprit de la marque comme «jeune, cool, chaleureux et féminin», et loue le fait qu'il s'agisse d'une «mode pour les femmes, faite par des femmes». Homme ou femme, ça change quoi? «Tout, s'amuse-t-elle, et ce n'est pas une question conceptuelle. Au contraire, c'est très pratique, je peux essayer les habits que je dessine, je peux les prêter à mes amies pour qu'elles me donnent leurs avis. On est dans la réalité.»
Et comment se définirait cette fameuse féminité affichée en slogan ? «Une certaine douceur mais aussi une confiance en soi, la preuve que l'on peut avoir du pouvoir mais sans l'exagérer.» Cette logique, questionnable politiquement, fait