Le printemps débute mais c’est la saison automne-hiver prochaine, telle qu’imaginée par les créateurs de mode, qu’on a découverte ces derniers jours sur les podiums parisiens (et milanais). Une saison forcément couvrante, sombre, mais aussi colorée - ce qui est rare -, et répartie selon nos goûts en cinq silhouettes phares. Effeuillage.
La fille écuyère
Un sex-appeal qui fouette, tel un coup de cravache ? C'est le mot d'ordre des écuyères chic qui ont trusté les défilés. Exemple criant avec Riccardo Tisci, chez Givenchy : sa vision érotico-dark du vestiaire d'équitation est à tomber. Chez Gucci, on habille aussi des cavalières, mais version XXIe siècle ; viriles, martiales, portant des vestes militaires retravaillées et déstructurées ; la directrice artistique Frida Giannini pose des talons aiguilles sous de lourdes bottes équestres et sa silhouette, dans les tons sombres (vert sapin, marron foncé et burgundy), penche vers une version féminine et chic du Guépard, ce personnage viscontien, décadent et vénéneux. Pour Hermès, où Christophe Lemaire a enfin imposé sa vision racée, la pampa argentine est à l'honneur, et avec elle le fouet qui claque, le cuir caressant, des filles menant la cavalcade sur une palette aubergine-ardoise, ou alors recouvertes d'imprimés à petits motifs, recherchés et lourds, magnifiques.
La fille pyjama
Lovée dans les déshabillés d'un chalet de haute montagne, sourcillée de pierreries Frida Kahlo, bleutée et cristall