Voilà quelques années que la Chine s’est éveillée. Mais l’émergence d’un empire du Milieu fashion est récente. Face à la baisse du pouvoir d’achat en Europe, les marques n’en finissent plus de miser sur l’Asie. Le nombre de millionnaires y est exponentiel, et une nouvelle classe moyenne s’y montre avide de produits de luxe, particulièrement de prêt-à-porter masculin.
Tout cela trouve une nouvelle traduction dans des détails plus ou moins mondains, donc insignifiants a priori, mais lourds de sens économique. Ainsi, des tops comme Du Juan ou Liu Wen squattent les podiums milanais ou new-yorkais et des mannequins garçons venus d'Asie arrivent en force. Aux premiers rangs des défilés, ces fameux front rows tant prisés, trône Angelica Cheung, rédactrice en chef du Vogue China. Bien plus discrète qu'Anna Wintour, elle est à la tête d'un mensuel vendu à 650 000 exemplaires, en progression régulière depuis sa création en septembre 2005, sous la licence Condé Nast, et qui rafle tous les budgets publicitaires.
Aux premiers rangs toujours, on retrouve (comme chez Gucci à Milan ou chez Dior à Paris) des flopées de starlettes chinoises, parfois de seconde zone, qui laissent de marbre les rédactrices européennes. Là où la très classieuse Maggie Cheung, originaire de Hongkong, souvent invitée chez Balenciaga ou Givenchy, affole la faune parisienne, ces jeunes filles non identifiées par les radars people occidentaux servent essentiellement d'ambassadrices pour leurs compatri