Italianité. Dans un texte resté fameux, Rhétorique de l'image, Roland Barthes utilisait ce terme pour désigner les signes culturels et nationaux qui se cachaient dans une pub Panzani. Si la faune de la mode milanaise s'intéresse peu à la sémiologie, c'est cette allure italienne que les créateurs tentent de retranscrire sur les podiums.
Comme Frida Giannini, chez Gucci, qui délaisse les silhouettes viscontiennes et insuffle de la couleur et une bouffée d'air frais dans un défilé-hommage à l'allure de play-boy transalpin. Les pantalons blancs se portent avec des vestes de costume couleur menthe et jaune, les sacs, signatures de la maison, sont cousus dans du daim et les mocassins à bouts dorés brillent.
En 2011, Paul Surridge succédait à Alessandro Sartori à la direction de Z Zegna avec la tâche de dynamiser la ligne de la maison italienne centenaire. Le pari est réussi et la silhouette se fait conceptuelle. Les vestes quatre-boutons s'arrêtent aux manches, les sacs en cuir se découpent au laser. Le charme des mannequins, lunettes noires sur le bec, mêle délicatesse et futurisme.
Pas de podium pour Missoni, mais des traînées de sable coloré déposées sur le sol. Dès les premiers passages, les grains se mélangent sous les pieds des garçons et laissent apercevoir des éclats de verre brillant. Pour la marque familiale, la créatrice Angela fait défiler des éblouissants voyageurs en costume ocre, manteau de