Les rues milanaises étant ponctuées de travaux, la circulation congestionnée provoque des embouteillages monstres. C'est ainsi que l'on voit une nuée de rédactrices et d'acheteurs arriver, rouges de sueur, au défilé Gucci qui a ouvert, mercredi après-midi, le bal de cette fashion week printemps-été 2013. Mais, sur le podium, débarquent des silhouettes bien différentes de celles de marathoniennes. Les premiers passages se déclinent en robes fuchsia, impeccablement coupées, parfois asymétriques, ceintures hautes. Les manches se font bouffantes, évasées ou ballon. Une fois la déferlante rose passée pointent les mêmes coupes, et dans des tons aussi vifs : bleu roi, turquoise, jaune canari ou vert émeraude, et des bijoux en coraux couvrent des tenues blanches. Dans la note du défilé, la directrice artistique, Frida Giannini, qualifie la collection «d'aristographique» et évoque les portraits de socialites américaines signés par Richard Avedon, ces figures de la haute société anglo-saxonne, férues de dolce vita, que l'on imagine très bien dans l'une de ces robes imprimées d'un jacquard à motif python, ou dans ces ensembles noirs transparents. Le communiqué de presse émettant l'idée d'une «nouvelle dynastie esthétique», il semble que Gucci va, pour des raisons commerciales évidentes (lire ci-contre), piocher dans la clientèle aisée des pays émergents, avide de tant de couleurs, d'allure nostalgique et d'élégance de haut vol.
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