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Libération

Tilda Swinton défile

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par Pierre Hivernat
publié le 1er octobre 2012 à 17h09

On imagine ce qu'est un défilé de mode, surtout ceux qui n'en ont jamais vus, c'est-à-dire presque tout le monde. Par principe, celui-ci est privé et il n'en reste que des images. Dont on retient quelques principes structurants : le catwalk et la démarche de chat des mannequins qui va avec, la nuée des flashs des photographes au bout, la mine des modèles, leur neutralité émotionnelle, fabriquée pour concentrer l'attention sur le vêtement, rien que le vêtement, qu'il faut rendre désirable pour faire décoller la notoriété de la marque. Ajoutons une scénographie et une mise en scène forcément flamboyantes, dans des lieux nécessairement improbables. Remettre tout cela en question, interroger le comment du pourquoi on montre un vêtement, à qui, et avec quel objectif, voilà à quoi se sont attelés le directeur du Musée Galliera Olivier Saillard et l'actrice Tilda Swinton dans leur « Impossible garde-robe ».

Le risque, dans la remise en cause des clichés par le discours et le concept, est d'oublier le spectateur qui n'entend rien au sujet. Mais le défilé produit au Palais de Tokyo fait partie du programme du Festival d'Automne et il ne s'agit en rien d'une performance pour spécialistes de la mode, mais bien d'un spectacle à mettre sur le même rang que le théâtre et la danse contemporaine, cœur de la programmation du Festival.

Gradins en bi frontal, catwalk symbolisé, photographes imaginables par un simple miroir collé sur le mur en bout de podieum: Olivier Saillard