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Carven, le chic démocratique

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Arrivé à la tête de la maison parisienne en 2009, le jeune Guillaume Henry avait pour mission de tout réinventer. Il est en passe de réussir.
publié le 5 octobre 2012 à 19h07

Des déménageurs en pleine action bloquent l’entrée d’une réception dévorée par des montagnes de dossiers. Ces obstacles enjambés, on patiente dans un lieu de passage d’où l’on aperçoit des cartons débordant de boutons, rubans et dentelles. Carven a beau avoir une adresse rue Royale et une réputation très jalousée depuis l’arrivée de Guillaume Henry, elle n’a pas l’organisation d’une grande. Tant mieux. La petite maison indépendante est tout de même sur ses gardes : quand on retrouve le directeur artistique dans son bureau (temporaire, le vrai n’est pas encore installé), l’attaché de presse ne fait pas mine de sortir. Il prend une chaise, sort papiers, stylo, et s’assoit à nos côtés.

Guillaume Henry n'a pas toujours tout contrôlé. Diplômé en 2001 de l'Institut français de la mode, il lance sous son propre nom une ligne de prêt-à-porter, de souliers et d'accessoires. Un pari téméraire pour débuter. «Surtout au moment du 11 Septembre, qui n'a pas aidé, concède-t-il avec un sourire charmeur. Le marché était gelé, j'ai dû laisser tomber après trois saisons.» S'en suivent trois ans au studio Givenchy, puis trois ans chez Paule Ka, «des établissements historiques, français, qui défendent les valeurs de fraîcheur et d'élégance».

En 2009, à 30 ans, il prend les rênes de Carven, maison fondée en 1945, dotée d’une belle histoire, mais où tout est à réinventer. Autrement dit, une aubaine pour un designer jeune, talentueux et encore inconnu.

«L'inquiétude, qua