Lucas Ossendrijver possède une qualité rare pour un directeur artistique de grande maison : il est sympathique. Et le mot est faible au regard de la «normalité» (égocentrisme, paranoïa, infatuation) qui règne dans la mode. Après le défilé Lanvin, dans le froid hostile des Beaux-Arts, au milieu des journalistes et des photographes, le Néerlandais de 43 ans gardait le sourire aux lèvres.
Il peut être fier de sa quinzième collection pour la maison française, au terme d’un parcours sans faute depuis l’obtention de son diplôme à la Fashion Institute d’Arnhem, en Hollande. Il a commencé chez Kenzo, avant d’assister Hedi Slimane chez Dior Homme pendant quatre ans.
En 2005, Lanvin lui a proposé la direction d’une nouvelle ligne masculine, sous l’égide d’Alber Elbaz, créée pour suppléer le poussiéreux prêt-à-porter existant, dont on ne connaissait que les costumes trois boutons arborés par Jacques Chirac ou Jean d’Ormesson. Lucas Ossendrijver avait pour mission de parachever la résurrection de la maison, amorcée par Elbaz quatre ans plus tôt pour la femme.
Et cette saison, Kanye West fait partie des people au premier rang du show. En terme de visibilité et de reconnaissance, bingo !
Depuis 2006, date de son premier défilé homme chez Lanvin, Lucas Ossendrijver affine sa technique, précise sa philosophie. «Je pars toujours d'une base classique que je transforme pour lui insuffler de l'énergie, en jouant sur les proportions par exemple.» Dans sa bouche, «classique» ne sign