La fashion week parisienne a démarré sur les chapeaux de roue avec Anthony Vaccarello. En fanfare ? Non, plutôt en italo-disco. Sur le sulfureux morceau seventies Yes Sir, I Can Boogie, du duo Baccara, les filles avancent en tenues noires et blanches, juchées sur de vertigineux talons aiguilles. L'allure est celle d'une bourgeoise un rien perverse, en jupes très raccourcies, asymétriques. Du cuir se mêle à la laine, des clous s'insèrent sur les stilettos, un pull ras le cou dévoile un dos nu et de la cotte de maille se niche sur les robes, les épaules ou couvre un torse entier. Rien de très novateur de la part du styliste belge, mais le résultat fait mouche : les rédactrices applaudissent à tout rompre.
Toujours fidèle à son idéal de luxe discret, Christophe Lemaire présente une dizaine de filles diaphanes, sans maquillage, cheveux lâchés. Elles déambulent au hasard, au désespoir des photographes qui ne réussissent pas à les attraper dans leurs manteaux noirs, jeans et chemises blanches. On dirait des working girls extrêmement élégantes qui font claquer les talons dans des réceptions mondaines, comme le suggère la bande-son qui en recrée le brouhaha. Interrompu par Message personnel de Françoise Hardy : «Si la paresse de la vie vient en toi…» Rarement une chanson aura aussi bien illustré l'allure langoureuse et languissante de mannequins superbes, dans tou