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Libération

Le ravissement du Lanvin style

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Prêt-à-porter automne-hiver 2013-2014. Elbaz en grande forme, Chalayan aussi, Raf Simons cérébral chez Dior.
Chez Lanvin, jeudi, Alber Elbaz a su saupoudrer les classiques d'une bonne dose de fun. (Photo Stéphane Lavoué. Pasco.)
publié le 1er mars 2013 à 22h26

ABercy, chez Rick Owens, un mur crache des torrents de fumée, tandis que retentit un air wagnérien assourdissant. Les filles défilent, la coiffure ébouriffée, tout en frisottis. Un vestiaire sombre, précis, comme de coutume chez le Californien. Mais alors que ses collections précédentes étaient souvent près du corps, «fittées», il donne là du volume à la silhouette, découpe des manches kimono, noue des pans de vestes avec de la corde épaisse, et attache les manteaux avec de très gros boutons de duffle-coats en corne. Les vestes larges, ajourées, mêlent les matières. Une allure de prêtresse tribale qui fait la singularité d'Owens.

Gradins dans une semi-pénombre, distribution de pop-corn et de canettes de Coca, musique d'ambiance. A quoi différencie-t-on une salle de cinéma d'un défilé Lanvin ? Au public (Catherine Deneuve, Laura Smet) et aux fracas de verre (les mini bouteilles de champagne qui s'écrasent par terre). Alber Elbaz a saupoudré ses classiques - des robes, du bling - d'une bonne dose de fun. Les drapés de soie disparaissent sous une accumulation de colliers à messages («Cool», «Hot», «Lanvin»), associés à des derbys et des fourrures asymétriques. Les mannequins, en vraies gothiques à l'œil charbonneux et lèvres violines, portent des imprimés scarabées ou des pulls envahis de papillons. Elbaz peut se permettre de fanfaronner : il a su fusionner le beau et le drôle.