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Portrait

Missoni, une lignée particulière

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Voilà six décennies que la marque italienne décline le zig-zag de ses tricots. Rencontre avec une famille qui cultive l’entre-soi, la distinction, la mise en scène. 
Ottavio Missoni, le co-fondateur de la marque, dans son atelier, en septembre 1990. (DR)
publié le 18 mars 2013 à 16h14

En 1964, dans son ouvrage Rhétorique de l'image, Roland Barthes décortiquait une publicité pour les pâtes Panzani. Il recensait la foule de signes présents dans la photographie, les nuances des couleurs, la disposition des objets, la sonorité du nom de la marque. Le penseur français dégageait un mot, «l'italianité».

Mode et gastronomie ont très peu en commun, si ce n’est la même obsession de l’identité. C’est ainsi que depuis six décennies, la griffe Missoni ne cesse de jouer autour de cette italianité, d’en incarner les codes et les valeurs. En habits comme en personne. Missoni est synonyme de tricots, de tenues légères et colorées. Et d’un motif zigzag instantanément reconnaissable.

Le tout évoque une certaine tradition, celle de l'artisanat, du made in Italy, les collections étant dessinées et produites à Sumirago, une petite ville lombarde. Mais surtout, Missoni est une famille. Comme les Gucci, Fendi et Bulgari ou comme les protagonistes du film Amore de Luca Guadagnino, ils forment, selon Giampietro Baudo, rédacteur en chef du quotidien spécialisé Milano Finanza Fashion, «un modèle économique très spécifique au pays et à son industrie de la mode en particulier».

Les générations Missoni, photographiées par Oliviero Toscani dans les années 80.

Récemment propulsée dans l’actualité pour des raisons tragiques (1), Missoni constitue une organisation dans laquelle chaque membre a sa place: les parents Ottavio et Rosita ont fondé l’entr