Naoki Takizawa a longtemps travaillé aux cotés d’Issey Miyake. Après un passage chez Helmut Lang (homme), il a été engagé l’an dernier comme directeur artistique d’Uniqlo, le premier dans l’histoire de la marque japonaise fondée en 1949. Le styliste travaille à faire évoluer la griffe, avec le directeur de la création Nicola Formichetti. Jusqu’ici Uniqlo, géant japonais du «casual urbain» fort de 750 magasins dans le monde, avait beaucoup misé sur l’innovation et la sobriété. Elle s’intéresse désormais à l’attachement aux vêtements et à «l’émotion» qu’ils peuvent provoquer. Naoki Takizawa était à Paris mardi à l’occasion du lancement de sa collection, intitulée Lifewear.
Avec ce nouveau concept, Uniqlo dit vouloir créer un vêtement plus «émotionnel», moins jetable. Est-ce une façon de répondre aux critiques qui visent les grands groupes accusés d’inciter à la «fast fashion», à l’homogénéisation ?
Non, ce n’est pas une contestation. On veut créer une nouvelle catégorie de vêtements. C’est positif. Ce n’est pas du tout un produit de résistance contre la mode jetable, rapide, ni contre le branding ou le marketing. C’est un désir de produire des vêtements qui puissent être portés par le plus grand nombre, dans le monde entier, pas seulement des personnes branchées qui vivent en ville.
Uniqlo renvoyait un style plus uniforme jusque là, vous y ajoutez une pointe de fantaisie.
Jusqu’à présent, on avait fait des lignes individuelles comme Heattech, des sous-vêtements qui produisent de la chaleur très légers, très chauds et agréables à porter. Désormais on développe des lignes de projets, des collections plus variées. Qu’est ce que c’est que la mode ? C’est raconter une histoire. Avec nos projets nous racontons des histoires en utilisant les briques que nous avions déjà posées comme les doudounes, le