Dis, Jésus, tu me prêtes ton périzonium ? La culotte est-elle masculine et le pantalon féminin ? Peut-on mettre ses billets de banque dans sa braguette ? Pourquoi les parties d'Adam et Eve sont-elles cachées après le tragique forfait d'Eve ? Autant de questions assez fondamentales pour peu que l'on s'intéresse non pas aux dessous de l'histoire mais à l'histoire des dessous, racontée dans Caleçons, culottes et compagnie, de Brigitte Govignon, historienne de l'art et éditrice. Une plaisante Encyclopedia vulgaris qui va de la feuille de vigne au slip, des pantalons féminins à la Vente par correspondance (VPC), des représentations des saints et martyrs sur leur croix en slop aux pubs légendaires des années 50.

En tout dix chapitres auxquels on pourrait reprocher de ne pas aller très au fond (de la culotte ?), mais qui sont richement et drôlement illustrés. Cranach et Dürer y côtoient La Redoute et les slips Petit Bateau, un beau monsieur des années 60 photographié façon début de siècle en slip résille très Village People voisine avec une jeune femme en délicieux sous-vêtements dentelle et corset 1900 : une belle iconographie, avec mention spéciale plus pour le chapitre sur la braguette, Bruegel, Carpaccio, Bronzino à l'appui. La braguette est un terme inventé en 1534 par notre Rabelais pour son Gargantua, à qui «il fallut seize aunes de drap pour sa seule braguette […] car elle a vertu érective et confortative du membre naturel». Un étui très voyant mis