Encore une histoire de culottes et de dessous ? De bas de soie et de combi sexy? Oui, mais pas tout à fait, et plus que ça : avec l'exposition «Les dessous de l'Isère. Une histoire de la lingerie féminine», présentée au Musée dauphinois de Grenoble (1), et le livre éponyme, on parle certes du corps des femmes, de lingerie, de dentelles, mais on parcourt surtout l'histoire de l'industrie textile (et de ses ouvrières) liée à la fabrication des sous-vêtements féminins, l'activité économique de cette région, depuis la fin du XIXe siècle aux années 2010, à laquelle sont liés des noms comme Lou, Valisère, Playtex, Wonderbra. Une histoire sociale, économique, culturelle, sociale, qui évoque aussi les canons de beauté, la pudeur, la morale sexuelle. Au Musée dauphinois, «nous nous intéressons de près au patrimoine industriel», explique Franck Philippeaux, conservateur du patrimoine et commissaire de l'exposition. C'est un musée de société, où ont déjà été retracées l'histoire de l'industrie papetière en 2005, la mémoire ouvrière, avec l'exposition «Etre ouvrier en Isère», en 2008, des mémoires plutôt masculines. Cette fois, le musée a choisi de présenter un siècle d'évolution des mœurs, de notre rapport au corps et à l'intime au sein même de ce bassin d'industrie textile. Quelques fils, avec Franck Philippeaux.
Pourquoi un livre et une exposition sur le patrimoine des sous-vêtements ?
Sans doute parce qu'ils en disent long sur leur époque, sur notre société, sur l'évolution d