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Le bronzage : climatique ou colonial ?

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Même sans soleil, on peut parler tendances bronzage 2013. Quelques pistes avec le philosophe du corps Bernard Andrieu.
Sur une plage de Mombasa au Kenya. Alors, on fait quoi pour sortir de l’endiverie, faire un peu bronzé, en bonne santé ? (Photo Joseph Okanga. Reuters)
publié le 17 juin 2013 à 16h31

Evidemment, parler de bronzage en ce moment revient à faire de la provocation de bas étage. Bronzer sous les grêlons peut-être ? Partir très loin ? Se tartiner d'autobronzant ? Forcer sur la terracotta ? Aller en cabine ? Voilà, ce sont les solutions 2013 under the rain pour se trouver une vague bonne mine et exhiber la preuve qu'on a pris des vacances. On le rappelle, les UV en boîte à UV (super flippant, pour les claustros, de se retrouver enfermé dans un sarcophage) sont mal vus par la faculté : «Les rayons ultraviolets artificiels, particulièrement ceux qui sont émis en cabine de bronzage, sont classés dans la catégorie la plus élevée parmi les agents cancérogènes», rééxpliquaient  les docteurs Jean Civatte et Jacques Bazex, de l'Académie nationale de médecine, dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) de mai 2012. Alors, on fait quoi pour sortir de l'endiverie, ressembler à quelque chose, faire un peu bronzé, sportif, en bonne santé, qui part en vacances ? Puisque sous nos latitudes, il est de bon ton aujourd'hui d'arborer la preuve qu'on a vu le soleil, d'une manière ou d'une autre.

Bernard Andrieu, philosophe du corps, auteur (entre autres), de l'Invention du bronzage - Une histoire du soleil et de la peau, (1) distingue ce