Sur un trottoir du Trocadéro, des tagueurs ont dessiné sur le sol une fresque représentant des princesses de l'univers Disney. A l'intérieur, au défilé Armani Privé, c'est une autre princesse, «de Venise et de Piémont» celle-ci, Clotilde Courau, qui s'assied au premier rang. Et, sur le podium, défilent des robes… de princesses. La couleur «nude», entre beige et rose pâle, règne aussi sur les tailleurs pantalons, traînes transparentes, ensembles à la poitrine irisée. La silhouette n'est pas révolutionnaire, mais plaît au public qui applaudit à certains passages. On entend une jeune femme confier à sa voisine : «Si j'avais les moyens, je jetterais ma robe de mariée pour acheter l'une de celles-ci.»
C'est sa huitième collection dans le calendrier de la Semaine de la couture, et Bouchra Jarrar défile à nouveau au musée Bourdelle, où elle présente une variation de la belle silhouette qu'elle altère subtilement chaque saison. Pour l'automne-hiver, elle joue avec l'ivoire et le noir, s'amuse à habiller les torses de superbes hauts drapés et enroulés. Aux bras des filles, des bijoux minimalistes réalisés en partenariat avec la Maison Goossens. L'excellence de Bouchra Jarrar réside dans son refus de s'éparpiller, dans son obsession d'un vestiaire idéal. Soit le tailleur-pantalon qu'elle décline avec brio, osant même y effectuer des trouées et dévoiler la peau des mannequins - qui for