Au milieu des babouches, des statues et des masques africains émergent un ours en peluche géant et une valise ultralégère monogrammés. Le studio de création de Kim Jones, 33 ans, designer de la collection homme de Louis Vuitton, offre un amusant contraste entre deux mondes. Au centre de la pièce se tient le créateur anglais, un grand gaillard un peu rond, tout le contraire de Marc Jacobs, son homologue à la femme et, accessoirement, son chef.

Kim Jones semble éprouvé. Non, la période post-défilé n'est pas facile, surtout quand on porte la responsabilité d'une maison comme Vuitton : «J'ai l'air tellement défait sur les photos avec David Beckham prises au défilé que ça en devient drôle.» Depuis deux ans, il dessine des collections habiles et intemporelles, couvrant tous les besoins du riche mâle moderne : des costumes de businessman, des vestes et des manteaux pour voyager, mais aussi des smokings, afin que les célébrités soient griffées LV sur tapis rouges.

Le créateur dit «ne pas se soucier des modes», ce qui ne l'empêche pas d'imaginer des pièces dans l'air du temps. Cette saison, le bandana (aussi aperçu au défilé Saint Laurent) sera ce «basique» vendu par deux dans un coffret luxe. «Ça a l'air simple, mais ça ne l'est jamais, précise Kim Jones en désignant le petit foulard carré. Il a fallu six mois de boulot pour choisir l'imprimé, et trouver le bon tissu, ce coton un peu délavé.»

Pour avoir commencé tôt et intensément, Kim Jones connaît