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Libération

Fétiche et régression pour la biennale d'Arnhem

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publié le 15 juillet 2013 à 15h45

Arnhem n'a pas le charme d'Amsterdam ni l'activité économique de Rotterdam mais possède une botte secrète : sa biennale de mode, Moba, impulsée par la prestigieuse école locale d'art et de design. Après l'échec de l'édition précédente, passée inaperçue (16 000 visiteurs en cinq semaines, chiffre déjà largement dépassé en 2013), cette année, il fallait briller. En découle le choix de la commissaire, Li Edelkoort, capteuse de tendances que Time classe parmi les 25 femmes les plus influentes de la mode. Et du thème retenu par la voyante extralucide, assez excitant pour motiver six heures de train entre Paris et Arnhem : le fétichisme.

« Le fétiche est un objet, le plus souvent manufacturé, qui nous permet d'accéder à d'autres expériences » explique Li Edelkoort. Pas uniquement sexuelles, donc. Selon elle, le fétichisme est de plus en plus prégnant dans la mode ; il se retrouve dans l'accumulation de bracelets au poignet, les tatouages, le goût pour les rubans ou les clous… Pour préparer la biennale, pendant six mois, elle a écumé les écoles de mode, Internet, les maisons historiques et celles de jeunes créateurs… qui l'ont surprise : « J'ai découvert un élan qu'on avait perdu depuis longtemps dans le prêt-à-porter. On est dans un moment clé où ça redémarre », se réjouit-elle.

Et en effet, les treize thèmes de l'exposition étonnent. Au milieu de silhouettes à l'élégance familière, surgissent d'autres monstrueuses, insensées et souvent drôles, créatures d