En quittant le studio, les flashs de Mondino, la garde-robe de septembre, elle s'installe tranquillement devant une eau pétillante et avoue une obsession nommée Georges Perec. Saskia de Brauw disserte volontiers sur l'aura littéraire de l'auteur d'Espèces d'espaces, l'attrait pour le quotidien qu'elle partage avec lui, le guide qu'il fut pendant ses études d'art. Car avant d'être célébrée en tant que top, Saskia de Brauw a eu une autre vie, peut-être même plusieurs.
Repérée à 16 ans dans une rue d'Amsterdam où elle a grandi, elle joue les mannequins mais n'a pas conscience alors «qu'il y a un autre monde derrière. Je n'avais probablement pas la maturité, pas l'assurance que demande ce que je fais désormais». A l'époque, elle défile principalement chez elle, aux Pays-Bas, et en Belgique, puis abandonne, entre aux Beaux-arts d'Amsterdam et passe cinq ans à la Gerrit Rietveld Academie. « Je ne me considère pas comme une artiste qui crée des œuvres. J'ai le désir de créer mais je dois encore prouver que je suis capable d'être artiste », dit-elle à l'évocation de cette période d'apprentissage expérimental. « La rue, le quotidien m'intéressent, mon travail à l'école d'art parlait aussi de ça. J'aimais rendre visible des choses invisibles, ces lieux qu'on ne voit plus. Je faisais de la performance. L'une d'elle consistait à matérialiser avec de la peinture les chemins suivis quotidiennement par les habitants d'une petite ville de Hollande. J'ai ainsi m