Mardi soir, aux alentours de la rue Saint-Honoré à Paris, se rejoueront des scènes similaires à celles des années précédentes. Là où siègent des dizaines de boutiques de luxe aux vitrines sobres ou délurées, se traînera un cortège de badauds lookés, de demoiselles en talons très hauts et de messieurs à complet strict venus faire leurs courses sur invitation dans des magasins exceptionnellement ouverts à des heures tardives. La «Vogue Paris Fashion Night Out», événement annuel organisé par la revue française (propriété du groupe américain Condé Nast, également éditeur de GQ ou Vanity Fair), est calquée sur sa grande sœur new-yorkaise.
Lancée en 2009 sous l'impulsion d'Anna Wintour, la rédactrice en chef du Vogue américain, l'événement se devait, en pleine période de crise, de «réconcilier le public et la mode». Exportée dans plusieurs pays, la Vogue Fashion Night Out vise à incarner la fête du secteur, façon fête de la musique mais en bien plus corporate. Car il s'agit quand même surtout de lier fermement, dans l'esprit du grand public, le nom de Vogue et l'univers de la mode et du luxe. Derrière des attractions très «sympathiques» (une «animation gourmande» chez Manoush ou un «cocktail de gourmandises sucrées» pour Bonpoint) se déploie la nouvelle stratégie de diversification du groupe d'édition, qui compte bien asseoir la renommée de ses titres et la faire fructifier.
«Rassembler la communauté "Vogue"»
Pour combler la chute struct