Les défilés Undercover devraient accueillir tous ceux qui estiment que la mode n'est qu'une affaire futile, où la réflexion est aux abonnés absents. Mercredi soir, après les Playboy bunnies de la saison précédente, le Japonais Jun Takahashi a de nouveau prouvé la dimension intellectuelle de son travail sur le corps. Après un extrait d'un morceau des néo-punks de Savages déboulent sur le podium des filles à la silhouette urbaine, proche du SM et de la science-fiction. Le vinyl couvre les manches bouffantes d'un manteau ou d'une jupe, plusieurs ceintures harnachent la taille. Les manches d'un perfecto viennent caresser des bracelets de force. Sur les poitrails, Jun Takahashi imprime des mots en majuscules et, au dos, leur version anacyclique : «God» et «Dog» (dieu et chien), «Guns» et «Snug» (flingues et mignon). Au poignet des mannequins, des pochettes de lampes LED. Et les filles viennent saluer avec des slogans luminescents couvrant leurs tee-shirts. L'avant-gardiste Takahashi signe ici sa vision de la féminité 2013 : robotique et démentielle.
Chaque saison, chez Carven, Guillaume Henry s’amuse à jouer avec les concepts esthétiques, à faire naître des assemblages inédits. Comme celui-ci, amusant, qui mêle motifs de camouflage et coloris qui renvoient à une esthétique très années 90 (Naf Naf, Creeks, robes-salopettes et compagnie). Si certains imprimés sont militaires, ils se retrouvent sur des manteaux évasés, se trouent de résill