Des centaines de bijoux contemporains se sont cachés dans les salles du musée des Arts décoratifs de Paris, sauras-tu les retrouver ? Pas si évident que ça, tant la scénographie de l’exposition «Dans la ligne de mire», réalisée par l’organisation professionnelle des Ateliers d’art de France, intègre astucieusement les objets de 55 artistes et créateurs, français et étrangers, dans les vitrines de mobilier, de vaisselle, d’objets, de costumes et de parures qui datent du Moyen Age à nos jours. Ce n’est pas une scénographie classique dans des petites boîtes bien rangées, ce qui va évidemment intriguer le spectateur, au début paumé, parce que parti dans le mauvais sens, c’est-à-dire vers les salles du design contemporain.
Punk.Là, Ron Arad voisine avec un grand soleil rose, Garouste et Bonetti avec un masque futuriste, et dans la salle d'à côté, s'étale un inventaire de bijoux de combats, un peu SM, un peu punk, un peu pucelle dans son armure. Bon. Puis, on traverse les appartements de Jeanne Lanvin (une mise en scène superbe), on admire la chambre à coucher Majorelle et, enfin, on comprend le truc : les salles de mobilier d'art et d'époque servent d'écrins au splendide ensemble de pièces en lin et perles de Camille Lescure (par exemple), qui signe aussi un collier-œuvre d'art en arêtes de poisson, ou aux broderies stupéfiantes d'Aurélie Lanoiselée, dont on admire la blouse d'ouvrier rebrodée de feuilles dorées, ou une parure en fibres végéta