Les mannequins ont rarement l'air à l'aise sur un podium, perchées sur des talons périlleux et prisonnières de vêtements ajustés au millimètre. Sauf chez Rick Owens. En lieu et place d'un défilé, l'Américain établi en France a présenté une chorégraphie de stepping, une danse afro-américaine, où le corps sert d'instrument pour produire des rythmes et des sons complexes, au moyen de pas, de cris, et de clappements de mains. Quarante danseuses, loin des critères de beauté en vigueur lors des semaines de la mode, et avec même une grimace de dégoût, ont exécuté une parade quelque peu militaire, dans des combinaisons noires, blanches ou grèges, qui, drapées ou zippées, ne gênaient pas leurs mouvements. On ne peut que louer l'originalité de la démarche, et surtout sa réussite, notamment lors du finale, où ces quarante filles se sont rassemblées en une chenille géante qui n'avait rien de festif. Pour une fois, la fashion n'essaye pas de vendre du rêve.
Alber Elbaz aime quand ça brille. Depuis son arrivée chez Lanvin en 2001, il rehausse ses robes de couleurs chatoyantes, utilise des matières luisantes comme le satin, agrémente ses tenues de bijoux bling-bling… A l'exception de quelques silhouettes noires - parfaites -, il s'est consacré au lamé et aux paillettes. Sans pour autant renoncer aux colliers et boucles d'oreilles surdimensionnés en forme d'étoiles (les mêmes, si, si, que dans le manga des années 80, Jem et les hologrammes).