Hystérie absolue chez Jean Paul Gaultier ! Au Paradis latin, cabaret parisien, le couturier recréait l'émission Danse avec les stars. Sur le podium, un jury (la chorégraphe Blanca Li, l'actrice Rossy de Palma et Tanel Bedrossiantz, proche collaborateur) distribuait des bons points aux mannequins qui se trémoussaient au son de musiques de Grease, ou des Scissor Sisters. Les filles, éclatantes de bonne humeur, se dandinaient dans des robes et jupes coupées comme des perfectos, parkas sportswear lamées ou fleuries. Si, par le passé, Gaultier a pu maquiller quelques collections bancales avec son sens absolu du spectacle, il remportait ici toute la mise, proposant une allure fidèle à son esthétique, mais modernisée, accessible. Quant à l'ambiance, elle était désarmante de sympathie, les invités hilares acclamant à chaque passage la posture unique du créateur, à la jonction entre mode et culture popu.
Haider Ackermann tentait de faire évoluer son allure, instantanément reconnaissable : tissus luxueux, coupes japonisantes, silhouette romanesque. Le pari était gagné, avec une collection plus masculine, structurée et un voyage singulier avec ses «fantômes esthétiques», qui, chez lui, sont d'un exotisme tout personnel. Né à Bogota, ce Français a vécu en Algérie, en Ethiopie, au Tchad, aux Pays-Bas et en Belgique. L'influence de l'ailleurs se niche dans les détails : les broderies d'un