Chez Chloé, la créatrice britannique Clare Waight Keller possède une qualité indéniable : du goût. Jamais rien d’ostentatoire ni d’impression de déjà-vu, même quand elle s’attaque aux plis en accordéon qu’Issey Miyake s’est pourtant appropriés avec sa marque Pleats Please. Cette fois-ci, Waight Keller a proposé un vestiaire plus féminin, tout en voiles, transparences et dentelles. Si les décolletés sont profonds, les volumes équilibrent la silhouette : robes vaporeuses flottant autour du corps, pantalons reprenant la forme du sarouel. Malgré leur élégance, certaines pièces noires, ocre, beiges, manquent quelque peu de caractère, de ces petits détails qui les rendent tellement désirables et qu’on retrouve, en revanche, dans l’actuelle collection automne-hiver de la marque.
Dans la halle du Tennis Club de Paris, sise au fond du XVIe arrondissement, les invités du défilé Céline s'asseyaient sur de drôles de tabourets en métal coloré (pas très confortables, au passage), où étaient disposés des livrets d'images reproduisant de belles et primitives photographies de graffitis selon Brassaï. Le motif tribal, rupestre, se retrouvait dans un défilé moins «chic» (au sens littéral et glacé) qu'à l'accoutumée, mais de la même élégance : tops mouchetés à coups de pinceaux rouge vif, noirs ou jaunes, bouts de métal encastrant des ouvertures dans les robes, poncho de grosse laine blanche. Quant aux sacs (les best-sellers absolus de la maison), ils sont tressés dans des lanières de