Un ancien nuancier de tons vifs, redécouvert cet été par Lagerfeld, s’imprime sur toute la collection Chanel. Photo Manuel Braun
Hedi Slimane possède un talent indéniable pour la mise en scène : ses installations marquant l'ouverture d'un défilé sont toujours spectaculaires. Cette fois-ci chez Saint Laurent, des néons accrochés à des tubes d'échafaudage en mouvement ont recréé un kaléidoscope lumineux, flottant au-dessus des invités (de choix, bien entendu : Valérie Trierweiler, Lenny Kravitz, le chanteur Miguel, Farida Khelfa, Jean Paul Gaultier…). Au son d'un remix du morceau Mr Your On Fire Mr du groupe new-yorkais Liars (exécuté par le chanteur Angus Andrew lui-même), Hedi Slimane a, sans surprise, continué d'explorer son vestiaire rock. D'un côté, des silhouettes androgynes parfaites, mélangeant les costumes à rayures tennis et cravates fines aux chemises transparentes et jupes en cuir : on retrouve la grâce qui a habité les collections Dior Homme des années 2000. De l'autre, des filles mégagirly à tendance rockabilly, d'un mauvais goût assumé : robe de patineuse rose à paillettes, ouverte sur le ventre ; top asymétrique au motif flamme en sequins porté avec une minijupe façon python… Une débauche de brillants, d'imprimés tape-à-l'œil et de décolletés trop profonds que l'autre moitié de la collection, sobre, sensuelle et désirable, rend inexplicable.
En mélangeant les matières (l'aspect paille des toiles raphia, la souplesse