Comment Louis Vuitton, modeste fabrique de malles de voyage créée en 1854 par un natif de Lons-le-Saunier, est-il devenu le numéro 1 mondial du luxe ? Par de multiples mues, dont la dernière et la plus spectaculaire fut l’œuvre de son directeur artistique, Marc Jacobs, qui vient de quitter son poste après seize ans d’un règne créatif sans pareil et d’une croissance économique époustouflante - la valeur de Vuitton est estimée à 18,5 milliards d’euros.
«Quasi-start-up». Les rumeurs quant à ce départ couraient depuis quelques mois, et c'est finalement à l'issue d'un dernier défilé, hier matin, que la confirmation est tombée : Marc Jacobs, l'ami de Sofia Coppola et de Kate Moss, l'homme qui a en quelque sorte inventé la mode contemporaine, celle qui mêle coupe tailleur et sweat-shirt Mickey, quitte Vuitton pour se consacrer à sa propre entreprise, Marc Jacobs (MJ). Le quotidien américain Women's Wear Daily, citant un entretien «détendu» avec Bernard Arnault, Marc Jacobs et son partenaire de longue date, Robert Duffy, confirmait hier un «projet d'introduction en Bourse». Détenue par LVMH, Jacobs et Duffy, établie sur tous les continents, la marque MJ - «une quasi-start-up» selon Arnault - dispose d'une centaine de magasins qui proposent des dizaines de collections par an (homme, femme, enfant et accessoires). Elle jouit d'une image très forte, déclinant chaque saison le même concept de publicités surexposées