«Quand on entend des créateurs gémir sur l'enjeu de leur métier, quand même, ce ne sont que des robes, faut pas exagérer.» Et oui, c'est le pape du chiffon qui l'a dit, avec un retors esprit de contradiction (ou de provocation), Karl Lagerfeld en personne, l'homme qui vit de la mode, vit la mode, fait la mode, remet la mode à sa place, n'oublie pas sa place dans la mode. Quelques coquetteries, «j'aime l'idée que les gens pensent que je suis méchant. Moi je me trouve une brave patate»; quelques facilités définitives, «les époques ont le mauvais goût qu'elles méritent»; de la lucidité acide, «plus jeune je voulais devenir caricaturiste. Finalement je suis devenu une caricature»: un réjouissant ensemble de citations piochées, çà et là, par Jean-Christophe Napias, auteur et éditeur, Patrick Mauriès, qui connaît le kaiser depuis longtemps et a beaucoup écrit sur la mode et les arts décoratifs, et sandrine Gulbenkian, co-auteur de ce petit recueil en noir et blanc et aigre-doux qui pose le papa de Choupette dans une sorte d'autoportrait chinois assez déroutant.
«La tendance c’est le dernier stade avant le ringard.»
«De toute façon je n’ai pas besoin de faire des courses puisque je ne mange jamais.»
«A mon âge, je n’ai plus besoin d’être un paquet de muscles. C’est le moment où il vaut mieux se demander à quoi on ressemble habillé plutôt que déshabillé.»
«Moi je milite pour la journée de 48h. Je n’y arrive pas en 24h.»
«Le vison est