Un bel hôtel particulier derrière l’église de Saint-Germain-des-Prés à Paris. L’ambiance est bon enfant, assez calme, les employés (jeunes) se promènent entre les portants d’habits. L’air s’imprègne pourtant d’un parfum qui laisse à penser que, d’un coup, tout pourrait s’emballer dans une de ces frénésies dont la mode est coutumière. Conforme à l’atmosphère, Guillaume Henry est d’une nonchalance concentrée. Il est ici chez lui, chez Carven, marque où il officie depuis 2009, cette belle endormie qu’il a su réveiller non pas avec des déluges de références et de génuflexions devant les « codes » de la maison, mais avec un esprit vif et chamboulant. C’était la meilleure des choses à faire, il l’a faite. Et le succès est là, commercial notamment, avec 500 points de vente dans le monde, dont 10 boutiques en propre, et une spécifiquement dédiée à l’homme, ouverte fin septembre au 30 rue de Sévigné à Paris dans le IVe arrondissement.
Un obsessionnel de l’image
Ce diplômé de Duperré et de l'IFM, originaire de la Haute-Marne et né en 1978, se dit « cannibale de l'image » : « Je collectionne autant de livres de photos que je peux. Je n'ai plus trop le temps d'aller dans les bibliothèques. Du coup, je cours les librairies, à Paris on peut me trouver chez Galignani ou au Comptoir de l'image. Je vais évidemment aussi sur eBay ou PriceMinister. J'aime l'idée de découvrir des choses par hasard, de trouver une édition d'un livre que je ne connaissais pas, signée Robert Doisneau, Weegee, Willy Ronis, Brassaï, Diane