Menu
Libération
Chic

L'éventail, courant d'ère

Article réservé aux abonnés
A Paris, une exposition rassemble 70 exemplaires de cet accessoire indispensable à l'élégante du XVIIIe siècle. Interview de la commissaire scientifique de la manifestation.
«Marie-Antoinette» de Sofia Coppola. (Photo DR)
publié le 22 novembre 2013 à 16h23

A chaque fois, de petites œuvres d'art, ouvragées, ciselées dans la nacre, la dentelle, les pierres, la soie, l'écaille, l'ivoire, montrant des scènes de l'Antiquité, de la vie à Versailles, un mariage royal, une rue avec du vrai peuple dedans, les comédiens au bal, les encombrements à Paris, un goûter au jardin. Soixante-dix éventails du Roi-Soleil à Marie-Antoinette, objets de luxe et accessoires emblématiques de mode qui hissent Paris, grâce aux éventaillistes français, au rang de capitale de l'éventail, sont à voir au musée du XVIIIe siècle. Faces et revers ultratravaillés, minutie du détail, innovation technique, utilisation de l'objet dans le jeu de la séduction, revue d'éventail avec Georgina Letourmy-Bordier, commissaire scientifique de l'exposition.

Pourquoi une exposition d’éventails français? 

Parce que l'histoire de Paris est intimement liée à celle des éventails. Venus d'Orient, ils ont conquis l'Europe dès le XVIe siècle et la France est très rapidement devenue le fer de lance de cet artisanat avec la fondation de la première communauté de «maîtres-éventaillistes, faiseurs et compositeurs d'éventails» en 1678. Les éventails sont des objets précieux et délicats rarement présentés au public. Une exposition temporaire offrait donc l'occasion de rassembler des objets de collections publiques prestigieuses, comme ici le château de Versailles ou le musée des Arts décoratifs de Paris -mais aussi de collections privées européennes- et de faire découvrir, ou redécouvrir, un accessoire à