Menu
Libération
PORTRAIT

Alexis Turner, l’ami des bêtes éternelles

Article réservé aux abonnés
Le taxidermiste a installé sa ménagerie au sud de Londres. Crocodile, poussin ou vache s’y côtoient en toute quiétude. Sa clientèle? Des plasticiens, cinéastes, stylistes… Tous passionnés par ces êtres «vivants» figés à jamais.
publié le 29 novembre 2013 à 16h13

Le grand bâtiment Art déco s'appelle The Factory. Rien à voir avec l'atelier déjanté d'Andy Warhol à New York. Il abritait autrefois une usine alimentaire. Celle où l'on fabriquait la OK sauce, un condiment britannique mythique. La meilleure, paraît-il, de ces « brown sauces » dont raffolent les Anglais qui en couvrent tout ce qui passe par leur assiette. Des œufs au bacon et des saucisses de leur breakfast au steak and kidney et autres meat pies. Ici, d'ailleurs, à Southfields, ce quartier du district de Wandsworth au sud de Londres, tout est terriblement british. Rien n'a vraiment changé. On peut même, en flânant dans le quadrillage des petites rues aux maisons de brique rose, toutes pareilles, s'imaginer un instant dans les années 60. Du temps de Mary Quant et du Swinging London, quand Lennon chantait « I am the walrus » (je suis le morse).

C’est là, au 265 Merton Road, qu’Alexis Turner a installé ses bureaux. Des bureaux pas tout à fait comme les autres. En ce moment, pas de chance, on n’y trouve pas de morse, mais les amateurs de faune marine peuvent se rattraper sur un couple de phoques, un requin, des tortues ou encore des espadons. Les autres trouveront aussi leur bonheur. Alexis Turner dispose d’une impressionnante ménagerie. À 50 ans, il est un des plus importants marchands britanniques d’animaux naturalisés et d’objets d’histoire naturelle. La taxidermie est devenue pour lui une vraie passion esthétique. Au printemps dernier, il