Le thème de l'exposition «Pour vous, mesdames ! La mode en temps de guerre» est-il si polémique que ses organisatrices aient jugé bon de s'en justifier dans les différents documents proposés au public ? «Bien loin de la légèreté supposée du sujet, le vêtement et la mode représentent un enjeu culturel et économique important pendant la guerre et révèlent les stratégies mises en place par une société soumise à la pression des événements», souligne notamment Isabelle Doré-Rivé, la directrice du Centre d'histoire de la résistance et de la déportation (CHRD) de Lyon, organisateur de cet événement.
La qualité de l'exposition - assez réduite au demeurant - lève ces interrogations. Les objets choisis illustrent les ressources qu'ont dû déployer les femmes. Ainsi ce tailleur marron confectionné dans un tissu d'ameublement, cette paire de chaussures faites maison dans un tissu vert à pois blancs dissimulant des semelles de bois, ou ce sac réalisé dans un châle en cachemire. «Mes sœurs étaient bien habillées, ironisait alors le frère de Jeanne Guillin, adolescente lyonnaise pendant la guerre, seulement nous n'avions plus de rideaux aux fenêtres.»
Si cette exposition est organisée à Lyon, c’est aussi parce que la ville n’étant pas, jusqu’en 1942, occupée par les Allemands, elle était devenue le nouveau centre français de la mode. Marcel Rochas y présentera sa collection en 1940. D’autres créateurs feront preuve d’un opportunisme flagrant : en mars 1942, Lucien L