Que connaît-on de Cartier aujourd’hui ? Les indéboulonnables best-sellers (les lignes de bijoux Love ou Trinity) et l’obsession pour les félins, omniprésents dans les publicités. Grâce à une efficace stratégie marketing, la maison âgée de 166 ans maintient sa réputation et sa position de leader mondial de la joaillerie. Alors, qu’attendre d’une exposition sur la griffe au Grand Palais, à Paris ? Un florilège des bons coups qui l’ont portée aux cimaises ? Justement pas.
Confortable pénombre
«Cartier, le style et l’histoire» fait abstraction du présent lucratif et des stratégies commerciales pour se consacrer à un domaine bien plus extravagant : la haute joaillerie. Autrement dit, les hautes sphères du bling.
Dans la première antichambre du salon d'honneur règne une confortable pénombre… afin de mieux mettre en valeur dix diadèmes style Marie-Antoinette dans une vitrine circulaire. «Ça pose le sujet», remarque à juste titre Laurent Salomé, conservateur en chef du patrimoine du Grand Palais et commissaire de l'exposition.
Les yeux encore endoloris par ces précieux diadèmes et tant de diamants si adroitement sertis, on poursuit la visite lorsque, soudain, le plafond se dérobe. Une salle immense, aussi haute que longue ; sur les murs sombres, un kaléidoscope d’images colorées en mouvement. Au milieu, des petites allées labyrinthiques guident le parcours au déroulé chronologique (l’Art déco, l’inspiration exotique…).
Scarabée turquoise
On découvre les colliers Tutti Frutti, qui donnent l'impression d'avoir mis la m