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Libération
MODE 2013

Yasmine Hamdan, une autre vie que la nôtre

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En cinq albums, la chanteuse libanaise a cassé les codes de la musique traditionnelle arabe. Produite par Mirwais puis Marc Collin, repérée par Jim Jarmusch, elle nous raconte, avec sagesse et fantaisie, ses incroyables tribulations entre Beyrouth, les pays du Golfe et Paris.
Jupe en cuir, Balmain. Bottines en cuir, Christian Louboutin. (Benoît Peverelli)
publié le 20 décembre 2013 à 15h33
(mis à jour le 1er janvier 2014 à 14h28)

Yasmine Hamdan est un volcan. Voilà quinze ans qu’elle crée des chocs sismiques, fusionnant deux terres a priori discordantes: la musique traditionnelle arabe et la pop occidentale. Elle a commencé son remaniement de la mappemonde musicale au mitan des années 90.

A peine majeure, cette Libanaise est retournée à Beyrouth à la fin de la guerre civile, participant à la renaissance artistique du pays à coup de concerts sauvages, sans se laisser décourager par les coupures de courant ou les bombardements.

Au fil du temps, en cinq albums, Yasmine a trouvé sa voix, une manière apaisée d’échapper aux étiquettes de l’industrie du disque, testant toutes sortes de greffes pour sortir la musique arabe de ses carcans.

A 36 ans, Yasmine Hamdan transcende une dualité contemporaine: d’un côté, les pop stars de l’entertainment dont la plastique avantageuse sert d’argument de vente (Britney, Miley…), et les frondeuses de la musique indépendante de l’autre, pour qui la réflexion intellectuelle exclut le charnel (Grimes, Austra…).

Les formes renversantes et les ondulations hypnotisantes de Yasmine Hamdan font partie d’un message d’affirmation et de libération, au même titre que ses paroles drôles et subversives. C’est en concert que sa musique prend tout son sens, et c’est d’ailleurs là qu’elle a séduit Jim Jarmusch.

Après l'avoir vue en live à Marrakech, le réalisateur lui a proposé de jouer son propre rôle –sur scène donc– dans Only Lovers Left Alive (en salle le 19 février). Pour le film