Le bonheur, parfois, tient en un adage: « Pourquoi faire simple si l'on peut faire compliqué.» Le marché des montres savantes réunit une folle foule de fondus qui, s'ils le peuvent, fût-ce en ces temps difficiles, n'hésitent pas à échanger des sommes extravagantes contre des objets qui ne le sont pas moins (telle cette 5004T de Patek Philippe vendue récemment aux enchères pour 2,95 millions d'euros).
L’atelier de l’horloger Breguet.
Les « garde-temps », comme on les désigne entre initiés, sont des trucs de monomaniaques, d’obsessionnels absolus. La déraison de ceux, et celles qui trouvent utile de pouvoir lire «l’heure sidérale» sur le cadran à leur poignet (en même temps que celle de Hong Kong quand ils sont à Naples), les phases de la lune (pratique pour les lycanthropes), le matricule de l’année courante ou la date anniversaire de leur poisson rouge, tout cela sonnant comme carillon à Pâques. Des puristes qui comptent les pièces composant leur chef-d’œuvre millimétré (entre deux cents et sept cents, voire mille), des irréductibles qui considèrent les systèmes à quartz comme le symptôme le plus grave d’une supposée décadence (de notre temps, évidemment).
Mesurer l’écoulement du temps
Il y a les acheteurs, qui collectionnent et les inventeurs, qui fabriquent. Tous unis dans la même passion: mesurer l’écoulement temporel. Ça a commencé tôt. En Chine, l’horloge hydraulique dite Carte du Ciel sphérique vue par l’œil d’un oiseau et mue par l’eau, daterait du Ier siècle. En Orient, réunis sous le crois