Organiser des défilés dans les plus beaux édifices de Paris pour finir par en occuper les sous-sols : c'est le drôle de snobisme développé par les maisons de mode belges cette saison. Dries Van Noten, par exemple, s'est emparé de la vaste cave du Grand Palais que même Suzy Menkes, pionnière de la fashion, avoue n'avoir jamais fréquentée. Puis la voix de Mick Jagger a envahi cette pièce aveugle (pour un Sympathy for the Devil a cappella) et les garçons ont surgi des ténèbres dans un accoutrement étonnant. Peu d'imprimés, pas de broderie - qui sont les classiques de la marque. Mais des matières techniques, du fluo, des zips, des baskets, des impressions tie and dye, des bandelettes cousues sur les vêtements qui volent au vent. Néanmoins, même dans ce style techno très éloigné de sa zone de confort, Dries Van Noten insuffle une dose de romantisme par le biais de superpositions et de jeux sur les volumes, avec de superbes cols en fourrure, des vestes croisées, une touche de velours. Le finale, qui sépare ces dandys dégingandés en quatre groupes de couleur (bleu, rose, jaune et vert) donne l'impression de rejouer la guerre des gangs du clip Bad, de Michael Jackson, dans une version poétique et futuriste.
Dans un autre trésor architectural - le siège du Parti communiste, conçu par l'architecte brésilien Oscar Niemeyer - la Maison Martin Margiela a préféré un sous-sol désespérément