Des grises et belles plaines de la Belgique naissent des modes diverses. Ainsi, le calendrier du premier jour a voulu que Cédric Charlier et Anthony Vaccarello défilent à une heure d’intervalle. Mais si les deux garçons viennent d’outre-Quiévrain, leurs approches sont fort différentes.

Pour Cédric Charlier, c'est une femme très sombre, reptilienne et louche qui défile aux Beaux-Arts. Les manteaux aux épaules arrondies sont (très) larges. Le dos se couvre d'un tissu découpé comme des écailles, des broderies enveloppent des robes, scintillantes comme la peau d'un scarabée. Charlier déroule une gamme de tons sombres, à peine rehaussés par la tristesse d'un écru ou d'un bleu pâle. Il y a là tous les éléments (sobriété, goût du menswear) du style du jeune homme, ex-directeur artistique de Cacharel, en pleine ascension, et qui vient de signer une collection capsule pour La Redoute.

Chez Anthony Vaccarello, les jupes sont si courtes et les robes si échancrées que les jambes des mannequins finissent par voler la vedette aux vêtements. Pourtant, le créateur belge est un excellent tailleur (sans quoi les jupes-ceintures ne tiendraient pas en place), dont le talent s'illustre en particulier sur les pantalons. Ses silhouettes les plus convaincantes sont aussi les plus couvrantes : pantalon fluide, chemise ample, et blouson en cuir et peau retournée. Avec une paire de talons aiguilles : sexy sans trop en f