Si l'Hôtel de Ville avait, jeudi, des airs de citadelle assiégée, les municipales n'y étaient pour rien. La foule attendait Rihanna, égérie Balmain. Las ! La belle fit faux bond, sa voiture ayant été retardée par des fans en délire. Pendant ce temps, les mannequins défilaient au son du rap de 50 Cent pour une collection d'inspiration guerrière : pantalons avec poches de treillis, jupettes de gladiateur romain, vestes de l'armée avec fourrure sur les manches. Cette grammaire belliqueuse avait une base ultrasexy : créoles, décolleté, taille marquée et talons. Le résultat, quoique chargé et d'un goût discutable, était cohérent. Et tout à fait compatible avec la garde-robe rihannesque.
Rick Owens, après s'être distingué lors de shows qui tenaient plus de la performance artistique que de la présentation de mode, calme le jeu. Au Théâtre de Chaillot, ce sont des proches du designer qui défilent, plus ou moins âgées, pas toujours minces ni jolies, dans des vêtements fidèles à l'esthétique de la marque : des silhouettes monochromes, où le corps semble ne faire qu'un avec le tissu. Le cou est dévoré par un col qui remonte jusqu'au menton, les mains sont cachées par des manches trop longues, les épaules tirées vers l'arrière dans une combinaison étroite comme un cocon. Cette bande de filles un peu hargneuses est à l'aise, à sa place sur ce podium. La preuve qu'une femme n'a nul besoin d'être sensuelle pour avoi