En 2007, le dernier défilé de Hedi Slimane pour Dior Homme avait eu lieu au carreau du Temple ; lundi soir, le designer a réinvesti pour Saint Laurent le bâtiment fraîchement rénové. On peut y voir un retour aux sources. Ou la volonté de Slimane de réaffirmer que c'est à la mode de s'adapter à lui, et non l'inverse. Qu'il fasse de l'homme chez Dior dans les années 2000 ou de la femme chez Saint Laurent dix ans plus tard, son esthétique demeure inchangée. Il aime le rock, la culture underground anglo-saxonne et les jeunes gens - à l'exception de quelques «vieux» artistes (John Baldessari, 82 ans, a réalisé l'invitation et le dessin de certaines robes à paillettes). Et de même qu'il n'a jamais fait l'apologie de l'homme, mais plutôt celle du garçon, Slimane préfère la fille à la femme. En l'occurrence, celle du Swinging London, les yeux cachés par sa frange, qui n'a pas peur de porter des robes (très) courtes sous sa cape. Il est facile d'admirer ces manteaux bien taillés, ces fourrures duveteuses, ces silhouettes rétro aux jambes interminables. Mais Hedi Slimane est-il capable d'autre chose que de cette fixette nostalgique ?
Point de défilé chez APC, puisque son fondateur, Jean Touitou, considère, lui, un peu à l'inverse de Slimane, que le prêt-à-porter n'a pas sa place sur un podium, mais dans la rue. Il a présenté une collection qui ne se prend pas au sérieux, mais séduisante, s'inspirant autant du s